Quelqu'un finit toujours par me dire
T'es pas rendue trop grande
pour ça ?
Comme s'il y avait un âge limite pour
jouer
niaiser
ne rien faire
Les marques de crayon
le long du cadre de porte
le prouvent
Comme de la mauvaise herbe
je n'arrête pas de pousser
Ma mère m'a dit qu'à ma fête
elle dessinerait le dernier trait
Je dérive entre
les jouets
que je n'ai pas le coeur de donner
et les brassières
que ma mère vient de m'acheter
C'est comme s'il y avait
des yeux partout
je
dois changer ma façon de m'habiller
je
dois changer
J'aimerais me laisser couler
dans des vagues soyeuses
disparaître
sous mes couvertures
là où il fait chaud
là où on ne me demande rien
vieillir
mais en secret
Grandir à l’abri des regards.
1- Dans quelle maison d’édition a été publié ce poème ? Est-ce que cette maison d’édition a toute une collection de poésie dédiée aux adolescents ?
2- Quelle période de sa vie traverse la locutrice du poème ?
3- Quelles sont les habitudes que la locutrice sent qu’elle doit modifier ?
4- Qui est, à votre avis, la personne qui dit : « T’es pas rendue trop grande pour ça ? »
5- Énumérez quelques pratiques et habitudes que vous aimeriez pouvoir conserver en vieillissant.
Aimée Verret, «Quelqu'un finit toujours par me dire...», Dans mon garde-robe, La courte échelle, 2021, p. 12-13